Le sponsoring sportif prend de plus en plus une place très importante à mesure que le sport lui-même devient un enjeu social. En RDC, le football est le sport roi qui rassemble des millions des fans. Il est inadmissible de constater que le championnat national demeure sans sponsor depuis le retrait du sponsor officiel (Vodacom).
Cette situation relance la problématique du financement des activités sportives qui se pose avec acuité. Les Etats généraux des sports doivent se tenir pour réfléchir profondément sur le financement des sports. Depuis le succès récolté par les Léopards lors de la dernière édition de la CAN, des millions des fans se sont massés à travers les rues de Kinshasa et des Provinces pour célébrer cet événement. Il a été prouvé qu’en RDC, outre les entreprises, il est question de penser sur l’apport des Pouvoirs publics, le rôle des collectivités dans le développement du sport, le modèle économique et social du football, le financement du sport avec notamment les conditions des réussites ou sponsoring en RDC. Sans oublier la commercialisation des droits de retransmission télévisuelle tout comme l’organisation des grands événements sportifs.
TP. Mazembe, une fierté pour le pays
Techniquement, les équipes congolaises qui prennent part au championnat de la Linafoot sont bien côtés sur le plan africain, par rapport aux résultats réalisés par ces clubs aux compétitions interclubs de la Caf.
Depuis 2009, les équipes congolaises atteignent souvent les ¼ des finales, les ½ finales, la finale et parfois remportent le trophée comme en 2009 et 2010 avec le TP Mazembe de Lubumbashi. Pour ce qui est de la Ligue des champions de la Caf 2014, deux clubs congolais ont atteint les ½ finales et l’AS V Club de Kinshasa a été finaliste de cette compétition.
Avec un budget annuel de plus de 10 millions de dollars, des salaires mensuels moyens de 5.000 dollars par athlète (sans compter des primes de matches), 10 à 30 000 dollars pour le staff technique …. Le club lushois se démarque dans un environnement peu favorable au développement du sport roi.
Les superlatifs pour le club mythique de Lubumbashi peuvent aller de façon ininterrompue : le premier club africain à accéder en une finale de la coupe du monde des clubs, le premier à avoir gagner deux fois d’affilée la coupe africaine interclub des vainqueurs de coupe (1967et1968) tout en récidivant en 2009 et 2010, devenant ainsi le club congolais le plus titré au niveau continental, avec quatre trophées dans la prestigieuse des compétitions interclubs africaines et un à la défunte coupe de vainqueurs des coupes en 1980, le premier club congolais à disposer de ses propres infrastructures sportives dont un stade répondant aux standards internationaux, une académie de football, deux avions( aéronef MD 83 avec 140 places et d’un Dornier) pour le déplacement, premier club africain et 13ème au niveau mondial selon le classement Fifa 2013.
D’où vient cette irrésistible réussite financière et sportive du club ? La carence des infrastructures sportives au pays se justifie par le fait que les clubs accusent des sérieux problèmes des moyens. Mais dans cet environnement peu favorable, le Tout Puissant Mazembe parvient à faire l’exception. Le club possède, depuis 2012, son propre stade. En 2010, il s’est mué en société, alors que tous les autres clubs fonctionnent encore comme des associations sans but lucratif (Asbl) et éprouvent des difficultés énormes pour réaliser de bénéfice. Les clubs sont encore pour la plupart des Associations sans but lucratif (Asbl), en lieu et place de société à objet sportif. D’où toute la difficulté à faire du bénéfice car ne vivant que de dons et legs.
En définitive, il faut saluer l’esprit des reformes dans plusieurs pays africains visant la modernisation de la gouvernance sportive ainsi que la mise en place d’infrastructures multifonctionnelles et d’équipements de qualité (Palais des sports). Sans compter la formation des ressources humaines, le renforcement et la diversification des sources de financement du sport. La modicité des moyens alloués au sport roi ne permet pas à ce dernier de jouer pleinement son rôle en dépit des potentialités que regorge le pays. Au moment où un club en l’occurrence Mazembe atteint 10 millions de dollars pour son budget annuel, l’ancien sponsor de la Linafoot offrait un dixième de ce montant pour une période de 4 ans. De quoi faire rire le président sponsor du club lushois le gouverneur Moise Katumbi.